Mise KO par une livre de légumineuses fraîches: les pois chiches crus, ces inconnus


Il y a un bout de temps, ma soeur a laissé ça chez nous, en revenant du marché.

Une marchande lui avait donné ça en cadeau en lui disant qu’ils n’en avaient que pour quelques semaines, que c’était des pois chiches frais, à écosser. Elle pouvait les manger comme ça, ou encore, les faire poêler comme un légume vert. Je crois qu’elle a eu peur et elle les a laissé à Louis en passant car je n’étais pas à la maison, en se disant que je trouverais ça intéressant.

En voyant ces petites bêtes, j’ai hurlé de bonheur, j’ai passé la fin de la soirée à zigoner sur l’ordi en les bouffant, accompagnés d’un verre ou deux de rouge qui tache.

J’ai passé la nuit à me tordre de douleur.
J’ai passé le matin à me lamenter dans ma tête.
J’ai passé les deux jours suivants le ventre gonflé. Pas que mon ventre soit normalement incurvé vers l’intérieur, mais il n’est jamais “gonflé”. Aussi, je vais vous faire une petite confidence: je ne suis pas à 100% humaine, je suis dotée d’un estomac de hyène. Je digère tout. Même le pire. Mais les pois chiches crus m’ont clouée au sol. Mise KO par une livre de légumineuses fraîches.
Mais puisque je suis une femme qui ne sait pas réfléchir et surtout qui n’a pas d’âme, quand j’en est revu chez Milano, j’ai sauté de joie et j’en ai pacté mon petit panier. Pavlov n’aurait jamais été connu si j’avais été son chien…

Ils sont restés une semaine au frigo avant que je me décide à les cuisiner. La bonne femme idiote du marché avait dit de les faire poêler. Normalement, après le coup du “on peut les grignoter comme ça”, j’aurais du éviter d’écouter ses paroles de vipère, mais il m’a semblé que c’était probablement une excellente idée. Et en effet, c’était délicieux!

J’ai juste fait poêler les petites bêtes dans une bonne huile d’olive, j’ai salé, poivré le tout, j’ai un peu déglacé au vin blanc pour que les pois chiches aient le temps de cuire sans dorer (on pourrait prendre de l’eau, du vermouth ou du fond de volaille) puis juste avant de servir, j’ai ajouté une très grosse poignée de menthe fraîche ciselée. J’imagine aussi très bien de l’aneth frais à la place!

Ensuite, j’ai testé en ajoutant de la crème sure. C’était pas très bon et ça m’a écoeuré. Ça fait une semaine et c’est encore au frigo. Qui en veut? Je solde mes restes. Vous pouvez aussi venir sacrer ça aux vidanges et faire ma vaisselle. Mais là je rêve en couleur…